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Nolwenn Korbell

− Bonjour, nous sommes ici pour parler de vous aujourd’hui Madame Korbell.
− Très bien, je répondrai à toutes vos questions avec grande joie.
− Merci beaucoup. Commençons alors. Dites-nous… Où avez vous grandi ? Et quelle enfance avez-vous vécu ?
− Alors je suis née à Quimper en 1968 mais j’ai passé mon enfance à Douarnenez avec mon grand-frère et mes parents. Ma mère est chanteuse et mon père est sonneur. Je baigne dans la musique et la culture bretonne depuis mon plus jeune âge. A la maison, je parle breton avec ma famille. J’aime voyager dans les pays celtiques. J’aime chanter et je prends des cours de théâtre.
− Intéressant. Et en ce qui concerne vos études ? Quel parcours professionnel avez-vous suivi ?
− Après avoir otenu mon bac, je deviens présentatrice d’une émisson en breton sur France 3. J’entame ensuite un cursus de langues vivantes à l’université de Rennes. J’y rencontre alors mon futur compagnon, le poète gallois Twm Morys. Ma vie se divise alors entre la France et le Pays de Galles où j’alterne entre chant, télé et théâtre. Je sors mon premier album « N’eo ket echu » (« Ce n’est point terminé », en breton) en 2003.
− Et maintenant ? Qui êtes vous ? Quelle est votre profession ?
− Aujourd’hui ? Bonne question ! Je suis auteure-compositrice-interprète, comédienne et présentatrice. J’aime toucher à tout, parler ma langue natale et être sur scène.
− Votre langue natale, le breton donc ?
− Oui c’est cela.
− Quelle est l’importance de la langue dans votre musique ?
− Chanter en breton est pour moi une sorte de devoir. Il faut continuer de l’employer à l’oral. Cette langue est fragile, elle est toute mon histoire, c’est une partie de moi. Mais il n’y a pas que le breton ! Je chante aussi en anglais, en gallois, en français et même en ukranien. J’aime la diversité de toutes ces langues et le métissage de tous ces styles.
− Et alors quel est le but de ces métissages ?
− Mon but est de faire vivre la multiculturalité dans ma musique. Je cherche à créer des liens entre les cultures car dans une période comme la nôtre, il est important de construire des ponts plutôt que de bâtir des murs.
− Très belle justification.
− Merci.
− Sinon quelles sont vos influences ? Où puisez-vous votre inspiration ? Votre style ?
− J’ai énormement d’influences, de références comme Bob Dylan, David Bowie, Patti Smith, Nina Hagen. Ces « grands personnages de la musique » comme j’aime les appeler m’inspirent énormement. On me compare parfois à l’artiste Björk. Mon style est hétéroclite : je mélange folk, blues, jazz, rock et pop et j’en fais quelque chose de très personnel. C’est mon propre style.
− Votre style, d’accord, mais pouvez-vous le décrire ? Quelle message votre musique porte-t-elle ?
− Ma musique est très variée, vivante, expérimentale et toujours en évolution. Dans mes textes, je parle de thèmes simples comme l’amour, le temps. Et sur scène, je me donne à fond ! Je laisse mon corps s’exprimer. J’entretiens un lien très fort avec mon public. Ma musique est plutôt moderne mais je m’inspire beaucoup de la culture bretonne. Mes textes sont parfois accompagnés d’instruments peu communs comme le marimba ou le duduk (sorte de flûte). J’ai choisi de m’entourer d’instruments divers car ils reflètent mon envie de diversité et d’ailleurs. Je souhaite également immerger le locuteur dans différentes cultures, je souhaite le déstabiliser. La musique est aussi un outil pour moi : à travers elle, je partage un message de tolérance et d’ouverture aux autres.